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Canaries 2018

Un grand tour à moto de 8.568Km.

Introduction


En janvier 2018, après 5 années de jachère, j’ai racheté une moto. Pour célébrer cet évènement, j’ai décidé d’entreprendre un voyage d’envergure. Après analyse des possibilités, des difficultés, du challenge, mon souhait s’est orienté vers le tour des 7 îles des Canaries, à partir du Luxembourg, et de prendre un mois de congés afin de réaliser cette épopée.

Synthèse générale


Toutes les îles revêtent un aspect singulier. Il est donc difficile d’avoir une préférence, tout dépend de ses aspirations. Une fois sorti des grandes stations balnéaires, les endroits isolés et le centre des îles restent authentiques et merveilleux. Le réseau routier est parfait et l’essence à moins de 1€ est une invitation à rouler. La propreté des îles est exemplaire.

Lanzarote et Fuerteventura se ressemblent pour leur aspect désertique et sec, avec un élément volcanique gris/noir plus développé sur Lanzarote. Pour les autres îles, ce qui frappe le plus c’est la différence de paysage en quelques kilomètres. Sur une même île, il est possible de passer d’un paysage volcanique désertique à des senteurs maritimes, de pinèdes aux arômes de musc aux brumes des « Highlands » puis à des saveurs tropicales. Les températures sur ces îles peuvent faire le yoyo entre le bord de mer et les zones en altitude. La plupart des îles ont un point culminant à plus de 1200m et plus de 2000m pour Tenerife. Certaines zones boisées hyper humides sont quasi perpétuellement dans les nuages notamment à la Gomera.

La période de fin avril à fin mai m’a semblé propice pour bénéficier d’une température clémente et des paysages encore fleuris et colorés. La descente, en 4 jours, du Luxembourg vers l’extrême sud de l’Espagne, pour embarquer, me semble être un délai idéal, qui permet d’allier plaisir, découverte et journées de conduite raisonnables.

Enfin, même si les temps de navigation pour se rendre aux Canaries semblent rédhibitoires, la traversée a la vertu de faire apprécier le temps qui s’étire et permet d’appréhender avec « zénitude » les délices à venir.

Des chiffres


La préparation


La préparation et l’intellectualisation du projet, entre janvier et mars, sont des aspects qui ont été bénéfiques tout au long du voyage. Pour être complètement concentré sur le pilotage, j’estime qu’il faut s’affranchir des contraintes qui polluent l’esprit. C’est pourquoi, l’élaboration d’une check-list spécifique au voyage m’a permis de m’immerger lentement dans ce périple. Les aspects comme les zones d’embarquement ont été étudiés, la localisation des hôtels mentalement intégrée afin d’y retourner sans GPS le cas échant, la carte des îles globalement mémorisée. Tout ce qui contribue au confort mental a été verrouillé en amont.

Mentalement, il faut accepter l’inconnu, l’imprévu et se conditionner mentalement dans une dynamique positive permanente. Il faut se conditionner afin de dominer toutes les situations, dans la mesure de ses moyens, et refuser de subir les éléments, l’état de la piste ou de la route ou toute autre chose contrariante.

Avant le départ, j’ai effectué deux stages, un de 2 jours et d’un jour afin d’affiner mon pilotage et prendre confiance dans le maniement de la moto. Comme tout stage, les fruits se font ressentir dans l’action surtout quand les choses se compliquent. Un stage est un gage de sécurité et de sérénité inestimable. C’est comme compléter sa caisse à outils et les sortir en fonction des situations rencontrées.

Enfin, j’avais fait une estimation du nombre de kilomètres que j’allais parcourir. J’en avais conclu que je devrais pendant mon séjour à la fois changer les pneus, les plaquettes et faire la révision des 10.000Km. J’ai pris contact par avance avec le concessionnaire BMW de Gran Canaria pour anticiper de +/- 1000Km la maintenance des 10.000 km de la moto et réserver les pneus. Cela m’a permis de rouler sereinement pour le reste du voyage avec une moto en ordre, des pneus neufs et des plaquettes fraîches.

Le trajet continental


Pour se rendre aux Canaries et profiter des joies de la moto, il y a deux options, soit par les airs soit par la mer. Si vous êtes assez fortuné, vous pouvez faire voyager votre moto par avion-cargo. L’autre option est d’y aller en avion et louer une moto sur place. La troisième solution est de prendre le ferry depuis le sud de l’Espagne (Cadix ou Huelva) et voguer. C’est cette option que j’ai choisie.

L’option de minimiser le temps de mer et chercher une connexion depuis le sud du Maroc n’est pas possible, la liaison depuis Tarfaya n’existe plus. Ce fut ma première idée, car cela aurait complété mon aventure en traversant l’Atlas et aller traîner un peu dans le désert.

Dans mon cas, pour le trajet aller, il fallait faire la route de Luxembourg vers Cadix. En fonction des itinéraires, il y a entre 2.300 et 2.400 kilomètres pour s’y rendre. Le temps pour se rendre dans le sud de l’Espagne est quasi incompressible. En maximisant le trajet par autoroute ou en faisant la route la plus directe possible, il faut entre 22h et 24h de roulage en respectant sensiblement les limitations de vitesse. Compte tenu des contraintes imposées par le ferry (départ un mardi) vers les Canaries, j’ai décidé de le faire la descente en 4 étapes ce qui me paraît, a posteriori, l’équilibre idéal.

Dans le cas d’un voyage pour les Canaries l’objectif est d’embarquer sur un bateau. Les rotations des ferries étant hebdomadaires, une fois les réservations hôtelières et des bateaux confirmés, rater le ferry compromet tout le voyage. C’est pourquoi se réserver une ½ journée de marge en cas de problème est salutaire. J’ai choisi d’avoir une dernière étape assez courte afin de minimiser les risques et embarquer coûte que coûte.

Pour le trajet du retour, en fonction de l’arrivée du bateau, il vaut la peine de rouler directement après le débarquement afin de s’avancer sur son chemin. Dans mon cas, le bateau arrivait à 20h (20h40 en réalité), j’avais décidé de rouler de Huelva à Cordoba, une petite étape de 235 km, mais qui a rendu possible, par la suite, ma remontée en deux étapes. En faisant une proportion de 75% autoroute et 25% grandes routes, j’ai mis 23h44 pour faire les 2.458 km entre Huelva et Luxembourg. L’étape de Cordoba à Albi via Barcelone, soit 1.284km en 14h, fut assez pénible !

La réflexion sur le temps de roulage est identique si vous envisagez un séjour au Portugal ou en Andalousie.

Exploration des îles


Plutôt que de passer des heures devant la cartographie Garmin, Google … et tracer des routes pour se faire un programme contraignant, j’ai remarqué qu’il est largement préférable de mémoriser les axes et les villes principales et de faire à vue les routes qui plaisent. Ceci permet, en fonction de la météo, par exemple, d’éviter ponctuellement des zones moins favorables.

La fiche « Bristol » avec le nom des villes ou des localités, à traverser, scotchée sur le réservoir est une option aussi très efficace et ludique.

Le GPS peut servir de support cartographique pour donner un cap et puis avancer par petits bons. Autrement dit, mettre dans son GPS par sécurité les points d’intérêts et un « canevas » ou un cap pour commencer la journée et après observer son environnement pour en tirer la quintessence. Ce qui permet, par exemple, de faire plusieurs fois une route « jouissive » uniquement pour son bonheur.

Mon expérience passée, dans ce type d’aventure, m’a souvent montré que s’enfermer dans l’univers que l’on a créé sur GPS assis devant son ordinateur est contre-productif et souvent assez déconnecté de la réalité du terrain. En plus, une fois sur quatre le GPS, au gré d’une déviation ou d’une erreur faite, effectue un recalcul qui fait dévier un peu ou beaucoup du programme original.

Se déconnecter de son GPS permet d’être plus concentré sur la route, de mieux observer son environnement, d’être plus appliqué et évite tout forme de stress ou crispation quand on se rate.

Dans tous les cas, se perdre sur une île est assez difficile, au pire tu fais le tour ! Sauf en Australie ça peut être long. ;-)

Les bonnes pratiques


Les routes immanquables


En France

En Espagne continentale

Lanzarote

Je ne me souviens pas de routes « remarquables » mais les solutions « trail » sont abondantes et le paysage déroutant.

Fuerteventura

Gran Canaria

La Palma

Tenerife

El Hierro

Du concentré de bonheur partout

La Gomera

Une préférence pour les routes précitées, mais à la Gomera tout tourne donc c’est comme dans le cochon « tout est bon ! ». Toutefois, sur le haut de l’île, il y a un dragon qui tousse en abondance et aime à tapisser le paysage de brume. Évidemment, toutes les routes communiquent vers le haut de la montagne, il est donc obligatoire de se palucher le dragon, mais si vous incarnez « Khaleesi » (cf. "Game of Thrones") alors vous dominerez la situation.

Les bonnes adresses


Hôtels

Restaurants

Sinon il y a les chips et l’Aquarius à la station-service, mais c’est moins bon !

Les améliorations


Vidéos


Annexe


Check-List - Aide mémoire afin de balayer les différents points à vérifier avant le départ.